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Récompenses et punitions

Les récompenses

Les « bons-points » pour les plus jeunes, les « cartes d’honneur » nominatives pour les plus grands sont la juste récompense de la sagesse, des bons sentiments, des efforts de volonté, des leçons bien sues, de la tenue des cahiers, de l’application et du soin de l’écolier.

 

 

Quand l'enfant a obtenu 10 bons-points, il les échange contre une image qui reste sa propriété, son pécule.

 

Cette image peut représenter la flore, la faune, les monuments, l’industrie, les personnages célèbres, les sports, les scènes de travail, les Fables de La Fontaine, les colonies de la France…

 

 

A la fin du mois, les bons élèves ont droit à une inscription au « tableau d’Honneur » et reçoivent un diplôme couronnant leurs efforts.

 

 

Un bon travail et une conduite exemplaire accordent au bénéficiaire la fierté d’épingler la « Croix d’Honneur » sur sa blouse pendant une semaine. Cette distinction est suspendue à un ruban de couleur et le médaillon porte généralement les inscriptions « au mérite » ou « honneur ». La récompense peut même prendre la forme d’une couronne de lauriers.

 

 

Les notes attribuées aux compositions déterminent le classement des élèves. Les appréciations du maître y ajoutent de précieux renseignements : « élève désordonné, dissipé », « leçons mal sues », « peut mieux faire » ou « élève appliqué et en progrès ».

La distribution des prix

En fin d’année a lieu la cérémonie de distribution des prix.

 

 

« Les distributions de prix permettent de répandre, dans les familles où les livres de lecture sont rares, de bons ouvrages de littérature, des biographies inspirant l’amour de la patrie, des notions utiles sur les grandes découvertes en industrie, en agriculture… Ces livres passent de main en main et sont conservés comme un agréable souvenir des études de la jeunesse. »

 

Dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire, 1887

 

 

En solennisant le goût de l’effort, l’amour du travail bien fait et les autres vertus morales, l’Ecole veut montrer à tous que la réussite ne vient que par la persévérance et l’émulation.

 

 

Le corps enseignant n’est, lui non plus, pas oublié : médaille d’honneur communale, médaille d’encouragement pour les instituteurs, mentions honorables, palmes académiques récompensent les plus méritants et assidus…

 

 

D’après « Il était une fois l’Ecole », de M. et A. Bétus, 200


 

Les punitions

Les punitions qui indignent aujourd’hui, semblent au début du XXème siècle très naturelles et personne n’y trouve à redire.

Les élèves trop bavards, insolents, impolis ou tout simplement les pires cancres conjuguent des verbes, copient des lignes ou reçoivent un bon coup de règle sur les doigts. Certains vont « au piquet », debout ou à genoux, dans un coin de la classe ou de la cour en tournant le dos à leurs camarades. Les plus turbulents et batailleurs ont droit à des tours de cour pour se calmer, au nettoyage des lieux d’aisance ou au ratissage des feuilles mortes. Les insoumis et les plus récalcitrants héritent d’une retenue pendant la récréation ou le soir après la classe, parfois jusqu’à six heures. Les élèves punis ne se plaignent guère, une fois revenus à la maison, craignant une double punition de la part de leurs parents.

 

Les châtiments corporels, en principe proscrits depuis 1834, sont en usage depuis fort longtemps. Déjà les maîtres romains usaient de la baguette. Plus tard, la férule et le fouet sont les meilleures armes contre les plus rebelles à l’étude, les désobéissants et les malpolis. Le martinet devient l’instrument de correction par excellence, à partir du XVIIIème siècle.

 

Pourtant, voici ce que dit la loi :

 

« Les seules punitions dont l’instituteur puisse faire usage sont :

  • les mauvais points ;

  • la réprimande ;

  • la privation partielle de récréation ;

  • la retenue après la classe sous la surveillance du maître ;

  • l’exclusion temporaire.

Il est absolument interdit d’infliger aucun châtiment corporel. »

 

Règlement modèle pour les écoles primaires, 18 juillet 1882

 

Il existe aussi des sanctions humiliantes : le port d’un écriteau infamant désignant la nature de la faute, « paresseux » ou « étourdi », « bavard », « menteur », d’une langue allongée suspendue au cou de l’incorrigible bavard, d’un cahier épinglé dans le dos, signe de négligence envers ses devoirs.

 

Sans oublier le bonnet d’âne...

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